Familliâges

La décision de mettre en place un dispositif de cohabitation intergénérationnelle entre des familles avec enfants et des jeunes (ou des moins jeunes d’ailleurs) est née de la même manière que lors de la création du dispositif qui lie les seniors avec les personnes accueillies. Plusieurs facteurs nous font penser qu’il y a une forte demande de la part des parents et que, parallèlement, cette formule constitue une porte d’entrée intéressante pour des jeunes ayant du mal à accéder à un logement.

Premier élément ​ : le nombre de familles monoparentales ne cesse d’augmenter. Conséquence directe de ce phénomène : il devient délicat pour les « parents solo » qui travaillent d’assurer sereinement leur mission professionnelle et d’assurer un suivi de leurs enfants à leur sortie de l’école. Ce
don d’ubiguïté, déjà difficile à avoir lorsque le foyer est constitué de 2 personnes, prend une nouvelle ampleur lorsqu’un père ou une mère assument seuls leurs responsabilités. ​

Deuxième point ​ : les salariés ou indépendants en horaires décalés ont également des difficultés logistiques lorsque se profile la rentrée scolaire. Les accompagnements à l’école et les retours de classe deviennent vite des casse-têtes chinois lorsqu’on est infirmière, aide-ménagère ou boulanger. Les grands-parents jouent le rôle de « tampon » lorsqu’ils le peuvent. Le système D fait aussi partie des solutions, avec ses limites (entraide avec le voisinage…), tandis que les entreprises de service à domicile proposent aux familles une présence moyennant un coût pas toujours facile à assumer
même en tenant compte des réductions fiscales qui lui sont associé. ​

Troisième élément ​ qui plaide en faveur de notre dispositif : certains jeunes ont du mal à accéder à un logement. Et bénéficier d’une chambre quasi gratuite constitue une opportunité intéressante, même au prix de quelques heures passées en compagnie d’enfants plus ou moins turbulents. ​

Enfin, l’intérêt pour les jeunes enfants
​ d’accueillir chez eux « un grand frère » ou « une grande sœur » nous semble évident pour leur équilibre. Mieux vaut se confronter à un jeune adulte qu’à un écran, qu’il soit de télévision ou d’ordinateur. ​ Ici comme dans notre dispositif de cohabitation seniors – jeunes, il s’agit d’établir des règles de fonctionnement dès le départ. Le jeune hébergé ne se substitue en aucun cas à un(e) aide éducatif de type assistante maternelle, famille d’accueil ou autre. Il n’est là que pour veiller sur le(les) enfants) de la famille au sein de laquelle il est hébergé. Il peut, certes, être amené à jeter un œil sur les devoirs ou à préparer un repas et à faire dîner les enfants si les parents ne sont pas encore rentrés. Cette relation doit être considérée comme un échange de type « présence auprès des enfants contre une chambre », un échange « gagnant – gagnant » qui n’implique pas une présence quotidienne 7 jours sur 7 à heures fixes. Et les services rendus ne relèvent pas du domaine d’un emploi rémunéré.

Publics ciblés ​
Les étudiants, certains jeunes en service civique, les jeunes demandeurs d’emploi ou en formation font partie des personnes auxquelles on pense spontanément lorsqu’on pense aux personnes accueillies. Toutefois, notre expérience a montré que des populations plus âgées et en réelle difficulté d’accès au logement étaient intéressées par ce que l’association proposait et c’est ainsi que nos hébergés sont âgés de 17 à 53 ans. Les familles bi et monoparentales seront bien entendu les hébergeurs auxquels nous nous adresserons en priorité.

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